Localisation: France/Nouvelle-Aquitaine/Gironde/Bordeaux
Site (nom antique): Burdigala
(nom moderne): Bordeaux
Province romaine: Aquitania
Support: Stèle
Matériau: Calcaire
Décor: Le tympan du fronton est creusé et orné d’un croissant réservé ; les deux angles supérieurs de la stèle évoquent des acrotères (seul l’angle de droite est conservé). Le champ comprend 325 deux parties : dans la moitié supérieure, cadre formé d’un bandeau plat entourant une niche en cul-de-four, bordée elle-même d’un cadre où sont esquissés, à la jonction avec le tympan, les profils de deux chapiteaux ; elle abrite le buste d’une femme vêtue d’une tunique couverte d’un manteau qui a une encolure trapèze et de fins plis verticaux en relief. La chevelure souple est légèrement ondulée de part et d’autre d’une raie médiane dont certaines mèches sont calées derrière ses oreilles, laissant celle-ci dégagées ; elle est tirée en arrière pour former sans doute un chignon. Le visage est fin, l’iris des yeux est taillé en facette. Dans la moitié inférieure, cartouche inscrit à queues d’aronde
Dimensions: [81]/57/24
Lieu de découverte: Bordeaux
Contexte local: Rempart gallo-romain
Conditions de découverte: Le lieu de la découverte est probablement le 7, rue Guillaume-Brochon (ancienne maison Faget, anciennes écuries de l’Intendance) lors de la mise au jour du rempart antique en 1804 (Caila-Courteault 1918-1919; , p. 123) ; Jounanet l’a fait à tort découvrir en 1756 dans les fondations de la nouvelle Intendance (Jouannet 1829; , p. 172)
Lieu de conservation: Bordeaux
Institution de conservation: Musée d'Aquitaine
N° inventaire: 60.1.114
Description du champs épigraphique: Sur le cartouche en forme de tabula ansata. La consécration aux Dieux Mânes (l. 1-2) était gravée en haut des deux angles supérieurs et sur le linteau du fronton Dimensions: 23/40
Écriture: Capitale carrée
Style écriture: Lettres larges et régulières, gravées d’une main ferme, non sans élégance (terminaison des R). Abréviation inhabituelle l. 6, CC. Ligatures, l. 2 (ME) ; l. 3 (AE) ; l. 4 (AE) ; l. 5 (EF, avec E rétrograde) ; l. 6 (IT). L. 6, une erreur, marutu pour maritus, corrigée au moyen d’une ligature et avec un S final de petit corpsLignes 2/5 : 3. Interligne : 1,5
Type de texte: Épitaphe
Datation du texte: 217/235
Justificatif datation: "Époque des derniers Sévères", Braemer d’après le style de la coiffure (cf. Oehler 1980; , p. 72, 63 et pl. 54 : début du IIIe siècle), le formulaire, et le goût des ligatures, auxquels s’ajoute le type du monument (ci-dessous, Remarques)
Édition corpus: IRB, 1 , p. 241-242, 114; CIL, XIII , 737; Caila-Courteault 1918-1919 , p. 123-124; ILA, Bordeaux , 123, photo;
Commentaire bibliographique: Braemer 1959 , p. 83-84, 63; Braemer 1959 , pl. XVIII et XXXI (photos);
Texte
01 [D] uac. [M] 02 ET▴⁽ME⁾M 03 GRECINI⁽AE⁾ 4 BLAND⁽AE⁾▴D 05 ⁽EF⁾▴AN▴XXXI 06 MAR⁽IT⁾VS▴▴C▴C▴P |
01 [D(is) M(anibus)] 02 et ⁽Me⁾m(oriae) 03 Gr(a)ecini⁽ae⁾ 4 Bland⁽ae⁾, d- 05 ⁽ef⁾(unctae) an(norum) XXXI, 06 mar⁽it⁾us c(oniugi) c(arissimae) p(osuit) . |
Traduction:
[Aux Dieux Mânes] et à la Mémoire de Grecinia Blanda, décédée à 31 ans, son mari a construit (ce monument) pour sa femme bien-aimée.
Commentaires:
On a ici un exemple caractéristique de l’évolution typologique des stèles funéraires à Bordeaux : celle de Grecinia Blanda conserve la tradition, inaugurée à Bordeaux sous le règne d’Hadrien, du portrait en buste dans une niche, mais la taille de celle-ci est bien plus réduite que les précédents monuments du même type. Celui-ci adopte la structure robuste des cippes d’époque sévérienne, au tympan orné d’une pomme de pin ou, comme ici, d’un croissant de lune, avec le décor généralement réservé en méplat. Le dédicant n’a pas indiqué son nom, mais seulement son lien de parenté avec le défunt ; les exemples de cette pratique sont nombreux à Bordeaux. La défunte est une citoyenne romaine dont l’onomastique dénonce les origines locales ; Graecinia est un gentilice latin de formation patronymique créé à partir d’un nom d’origine (Raepsaet-Charlier 2001b; , p. 441) ; il est rare, dispersé à travers la Gaule, sauf en Lyonnaise (Lõrincz 2002; , p. 168). Blanda, nom latin, est l’homonyme du celtique *blando, "doux, agréable" (Degavre 1998; , p. 95 ; Delamarre 2001; , p. 66) et il est bien représenté en Gaule, sauf en Lyonnaise (Lõrincz & Redõ 1994; , p. 302).
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URI:https://petrae.huma-num.fr/160100900123
©2002 Navarro-Caballero Milagros, Maurin Louis (Édition); Prévôt Nathalie (Encodage TEI); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)