ILA, Petrucores, 9
(16/1/14/112) Taurobole consacré à la Mère des Dieux et aux Numina impériaux par Lucius Pomponius Paternus
Localisation: France/Nouvelle-Aquitaine/Dordogne/Périgueux
Site (nom antique): Vesunna
(nom moderne): Périgueux
Province romaine: Aquitania
Support: Autel
Matériau: Calcaire (tendre blanc)
Description et état du monument : Corniche retaillée à droite ainsi que la base. Il manque l'angle inférieur gauche et l'angle supérieur droit.
Ornement : moulure, focus
Décor: La corniche est surmontée d'une tablette portant des bandeaux stylisés. Restes de fastigium. Face 2 (= à droite), pin portant un oiseau et deux flagella qui, selon R. Turcan (, Les cultes orientaux dans le monde romain, p. 67) sont ceux avec lesquels les galles se meurtrissent. A droite, bonnet phrygien qui fait, toujours selon R. Turcan, référence à l'archigalle. Au-dessous, de face, coiffé du bonnet phrygien d'où sort le pin, buste d'Attis sur un socle couvert d'une tapisserie frangée reposant sur une base. A droite du buste, syrinx stylisé. En bas, à droite, derrière Attis, taureau allongé, genoux repliés. Le décor est traité dans une niche arrondie dont le fond est plat. Les traces du travail à la gradine sont encore visibles. Face 3 (à gauche), même traitement en niche. Protomé de taureau orné de bandelettes passant sur le front et retombant derrière les oreilles, harpé, patère à pied pourvue d'un manche, urceus. Face 4, même traitement en niche. Tête de bélier aux cornes rentrant dans les oreilles. De part et d'autre, tibiae (CIL; ). En bas : crotales reliées par un ruban
Dimensions: 154/88,5/86
Lieu de découverte: Périgueux
Conditions de découverte: En 1906, "dans la partie du mur romain située entre la porte Normande et le château Barrière" (en fait, immédiatement au sud de la porte, entre celle-ci et la Maison Romane), dans la partie inférieure du rempart gallo-romain
Lieu de conservation: Périgueux
Institution de conservation: Musée du Périgord
N° inventaire: 3183A
Description du champs épigraphique: Confondu avec le dé Dimensions: 90/73,5
État de conservation: Bon. Traces de travail à la gradine
Écriture: capitale carrée
Style écriture: Il n'y a pas de lignes de guidage, mais la mise en page est très équilibrée malgré un léger décalage du texte en hauteur. Lettres très larges (L, N et lettres rondes : G, B, C, panses des R). Lettres remarquables : l. 3 : L ; l. 5 : L, Q ; l. 8 : Q. Les points de séparation sont rares (l. 1, l. 3). Quelques A sans barre (l. 2 : MATRI ; l. 5 : ARENSIS), les pieds des lettres sont très marqués, de même que les pointes des E et des F. Profusion de ligatures, due à la densité du texte : deux mots sont ainsi liés l. 6. Hederae un peu disproportionnées, mais qui permettent de bien remplir l'ultime ligne, de part et d'autre du QVE final. L'ensemble est bien fait, malgré des lettres de hauteur un peu irrégulièreL. 1 : 6,3. L. 2 : 4,9. L. 3 : 4,7. L. 4 : 4,9. L. 5 : 4,5. L. 6 : 4,5. L. 7 : 4,6. L. 8 : 5
Type de texte: Hommage impériale / Dédicace votive
Datation du texte: 181/250
Justificatif datation: Paléographie et abondance des ligatures ; emploi de la formule Numinib. Aug. (Fishwick 1987/1991/1992; 2, 366, n. 28)
Édition corpus: CIL, XIII , 11042; Espérandieu, Recueil , 2, 1267; ILA, Pétrucores , 9, photographie du support;
Texte
01 NVMINIB❦⁽AV⁾G 02 ⁽ET⁾MAG⁽NAE⁾⁽MAT⁾RIDEVM 03 ⁽AV⁾G▴L▴PO⁽MP⁾ONSEXT 4 PO⁽MP⁾ONPATERNI 05 SAC⁽ER⁾DAR⁽EN⁾SFILQV⁽IR⁾ 06 PA⁽TE⁾RNVSAR⁽AM⁾T⁽AV⁾R⁽OB⁾ 07 POSVITDEDIC⁽AV⁾IT 8 ❦QVE❦ |
01 Numinib(us) ⁽Au⁾g(ustorum) 02 ⁽et⁾ Mag⁽n<a>e⁾ ⁽Mat⁾ri Deum 03 ⁽Au⁾g(ustae), L(ucius) Po⁽mp⁾on(ius) Sext(i) 4 Po⁽mp⁾on(ii) Paterni 05 sac⁽er⁾d(otis) ar⁽en⁾s(is) fil(ius) Qu⁽ir⁾(ina) 06 Pa⁽te⁾rnus ar⁽am⁾ t⁽au⁾r⁽ob⁾(olicam) 07 posuit dedic⁽au⁾it- 8 que |
Traduction:
A la puissance divine des empereurs et à la Grande Mère des Dieux Auguste. Lucius Pomponius Paternus, fils de Sextus Pomponius Paternus prêtre à l'Autel (de Lyon), inscrit dans la tribu Quirina, a fait élever et a dédié cet autel taurobolique.
Apparat critique:
L. 5 : point après ARENS (CIL).
Commentaires:
L'intérêt premier de ce texte réside dans la consécration aux numina des empereurs d'un autel posé pour perpétuer le souvenir du sacrifice d'un taureau à la Grande Mère des dieux. La formule utilisée pour désigner celle-ci (Magna Mater Deum Augusta) n'offre aucun parallèle exact (Duthoy 1969; , 63), mais elle manifeste clairement l'association étroite du taurobole au culte impérial, même si Duthoy sépare (p. 65) la divinité honorée de la divinité à laquelle le taurobole est dédié.
Les Pomponii sont une des grandes familles pétrucores de l'époque tardo-antonine et de l'époque sévérienne. L'abréviation du gentilice est une preuve de leur notoriété. Comme M. Pompeius Libo (ci-dessous, ILA, Pétrucores; , n° 16), L. Pomponius Paternus n'a pas jugé utile de rappeler les étapes de son cursus municipal, et a préféré mettre en valeur le sacerdoce de Lyon, choix qui indique bien quel prestige retiraient ceux qui l'avaient revêtu (Maurin 1978; , 188). Chez les Pétrucores, le prêtre du Confluent était dénommé sacerdos arensis, expression dont D. Fishwick (Fishwick 1987; , 2, 366, n. 28) a fait remarquer qu'elle était devenue anachronique depuis la construction du temple, dans la première moitié du IIe siècle.
La formule aram taurob. que nous restituons taurob(olicam), selon le modèle du CIL; , 1538, de Bénévent, peut se développer aussi en aram taurob(olii) d'après CIL; , 5260, de Mérida. L'aram taurobolatam d', 4155 (Ostie), résulte sans doute d'une confusion de lecture de l'ordinator pour taurobolam.
Les Pomponii sont une des grandes familles pétrucores de l'époque tardo-antonine et de l'époque sévérienne. L'abréviation du gentilice est une preuve de leur notoriété. Comme M. Pompeius Libo (ci-dessous, ILA, Pétrucores; , n° 16), L. Pomponius Paternus n'a pas jugé utile de rappeler les étapes de son cursus municipal, et a préféré mettre en valeur le sacerdoce de Lyon, choix qui indique bien quel prestige retiraient ceux qui l'avaient revêtu (Maurin 1978; , 188). Chez les Pétrucores, le prêtre du Confluent était dénommé sacerdos arensis, expression dont D. Fishwick (Fishwick 1987; , 2, 366, n. 28) a fait remarquer qu'elle était devenue anachronique depuis la construction du temple, dans la première moitié du IIe siècle.
La formule aram taurob. que nous restituons taurob(olicam), selon le modèle du CIL; , 1538, de Bénévent, peut se développer aussi en aram taurob(olii) d'après CIL; , 5260, de Mérida. L'aram taurobolatam d', 4155 (Ostie), résulte sans doute d'une confusion de lecture de l'ordinator pour taurobolam.
XML EpiDoc
URI:https://petrae.huma-num.fr/160101400112
©2013-10-11 Bost Jean-Pierre, Fabre Georges (Édition); Prévôt Nathalie (Encodage TEI); Nathalie Prévôt (Database Design)