Localisation: France/Nouvelle-Aquitaine/Gironde/Bordeaux
Site (nom antique): Burdigala
(nom moderne): Bordeaux
Province romaine: Aquitania
Support: Bloc
Matériau: Calcaire
Dimensions: [41]/[127]/15
Lieu de découverte: Bordeaux
Contexte local: Rempart gallo-romain
Conditions de découverte: Palais de Justice (place de la République), à l'emplacement du Fort du Hâ, lors des fouilles de 1840-1843 ; les blocs antiques exhumés avaient été extraits du rempart en 1454 pour la construction du fort (Jullian, IRB; , p. 282)
Lieu de conservation: Bordeaux
Institution de conservation: Musée d'Aquitaine
N° inventaire: 60.1.32
Description du champs épigraphique: Face 1 Dimensions: 41/127
État de conservation: Incomplet à gauche et à droite
Mise en page: Léger tassement des lettres à la fin des deux lignes. Cependant, le bloc pouvait ne pas se trouver à l'extrémité droite de l'inscription, puisque le fragment se termine par un point séparatif
Écriture: Capitale carrée
Style écriture: Lettres de belle gravure, où se manifeste l'habileté professionnelle du lapicide. Les sillons sont dissymétriques ; pour éviter les vides importants, à la l. 1 T dépasse l'alignement, alors que la hauteur de la lettre O est légèrement réduite
Type de texte: Donation
Datation du texte: 1/100
Justificatif datation: Le style de l'écriture oriente plutôt vers le ier siècle
Édition corpus: IRB, 1 , p. 120-123, 32; CIL, XIII , 604; ILA, Bordeaux , 47, photo;
Texte
01 [---Q]VAESTOR▴MAG▴PAG[I]▴[---] 02 [---]ṚAT▴AREAM▴ADIECIT▴[---] |
01 [---q]uaestor, mag(ister) pag[i], [---] 02 [---]ṛat aream adiecit [---]. |
Traduction:
[---] questeur, maître du pagus [---] et a ajouté le terrain [---].
Commentaires:
Avec les inscriptions testamentaires de C. Iulius Secundus, praetor (n° 38-40), ce texte est le seul qui nous renseigne sur les magistratures et les charges municipales chez les Bituriges Vivisques. Il nous apprend que la cité comprenait des pagi ou districts territoriaux dont, selon Jullian, celui du Médoc peut être déduit, à basse époque, d'un vers d'Ausone saluant son ami Théon, paganus Medulis, paysan (c'est-à-dire ressortissant du pagus) du Médoc (Ep. IV.1-2, cf. Étienne 1989; , p. 189 et n. 11). Malheureusement, le fragment de Bordeaux est trop incomplet pour nous faire connaître le nom du pagus géré par le magister ; ce district était peut-être nommé au début de la l. 2.Les historiens ont rapproché ce fragment de la fameuse inscription d'Hasparren (CIL, XIII; , 412) dont les premiers vers retracent, dans l'ordre inverse, la carrière d'un magistrat municipal de la cité de Dax : flamen item / du(u)muir, quaestor / pagiq(ue) magister. On interprète en général cette carrière dans l'ordre inverse en considérant les trois premiers titres comme des honneurs dans la cité, obtenus après la fonction de magister pagi. À Bordeaux, la carrière municipale de l'anonyme était aussi donnée dans l'ordre inverse. On peut supposer que chez les Bituriges Vivisques, comme à Dax et dans les autres cités des Trois Gaules (sauf dans la colonie de Lyon), à côté de tâches diverses (comme la gestion d'un pagus, qui semble avoir constitué une fonction préparatoire), elle comprenait deux degrés, le premier étant celui de la questure (ou, dans quelques cités, de l'édilité). Si la carrière du magistrat bordelais a été conduite à son terme, le second degré devait être indiqué avant la questure dans l'inscription. Quel était-il ? La préture, nom latinisé d'une magistrature indigène comme sur les inscriptions de G. Iulius Secundus (cf. les n° 38-40) ? Elle pouvait parfaitement coexister avec la questure, puisque nous voyons, dans la cité voisine de Saintes, un questeur devenu ensuite uercobret (l'équivalent du préteur de Bordeaux) sur l'inscription d'un mausolée du deuxième quart du ier siècle (ILA, Santons; , 20). Mais, si nous sommes à une date plus avancée dans le ier siècle, la magistrature supérieure pouvait être le duumvirat, dans le cadre d'une communauté dotée d'institutions de type romain. Cependant, la questure n'a-t-elle pas été remplie dans le cadre du pagus ? M. Dondin-Payre (Dondin-Payre 1999; , p. 212-213) le pense, qui l'attribue de préférence au pagus dans les trois cas connus où elle est associée à la fonction de magister pagi, chez les Tarbelles (CIL, XIII; , 412, inscr. d'Hasparren), les Consoranni (CIL, XIII; , 5), les Bituriges Vivisques (n° 47). Nous préférons intégrer la questure aux institutions de la ciuitas car le texte d'Hasparren ne nous semble pas se prêter à une autre interprétation ; de plus, la série des cités dotées de deux magistratures, la questure et le duumvirat, est suffisamment nourrie pour que cette structure institutionnelle soit préférée à l'hypothèse d'une questure de pagus dont aucun exemple n'est pleinement assuré. Plutôt qu'à un ensemble funéraire, le texte, notamment par la juxtaposition des verbes, par le souci de mettre en valeur le donateur, paraît se rapporter à une évergésie qui avait pour but de monumentaliser Burdigala.
XML EpiDoc
URI:https://petrae.huma-num.fr/160100900047
©2002 Navarro-Caballero Milagros, Maurin Louis (Édition); Prévôt Nathalie (Encodage TEI); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)