Localisation: France/Nouvelle-Aquitaine/Gironde/Bordeaux
Site (nom antique): Burdigala
(nom moderne): Bordeaux
Province romaine: Aquitania
Support: Stèle
Matériau: Calcaire (à astéries de l’Entre-Deux-Mers (Gironde))
Décor: Fronton aux côtés légèrement concaves. Le tympan est entièrement occupé par un fleuron aux bords festonnés, profondément creusé autour d’un bouton central. Au-dessous, des traits incisés limitent en haut et en bas le dé où se détache vers le haut un cartouche à queue d’aronde en méplat. Le socle est en léger relief. Sur les faces 2 et 4, les rampants du fronton sont couverts d’écailles tournées vers le haut, les côtés du dé de palmes emboîtées en relief très plat
Dimensions: 95/51/18
Lieu de découverte: Bordeaux
Contexte local: Rempart gallo-romain
Conditions de découverte: Provenance probable, selon Jullian (interprétant Jouannet) : Palais de Justice (place de la République), à l’emplacement du Fort du Hâ, lors des fouilles de 1840-1843 ; les blocs antiques exhumés avaient été extraits du rempart en 1454 pour la construction du fort (Jullian, IRB; , p. 282)
Lieu de conservation: Bordeaux
Institution de conservation: Musée d'Aquitaine
N° inventaire: 60.1.81
Description du champs épigraphique: Le graveur ne s’est pas accommodé du cadre qui lui était proposé par le cartouche et il a dû inscrire une ligne supplémentaire sur le dé
Mise en page: La l. 2 est tassée sur la droite, avec les deux dernières lettres se touchant ; de même, sous le cartouche, la l. 3 est mal centrée
Style écriture: Lettres imitées de la capitale carrée, d’un corps inégal suivant les lignes ; une hedera séparative, l. 1H. lettres ligne 1 : 3. Ligne 2 : 4. Ligne 3 : 5
Type de texte: Épitaphe
Datation du texte: 71/220
Justificatif datation: Formulaire (absence de Memoriae). Le défunt porte un nom unique, ce qui n’est pas contradictoire avec une datation du Ier au IIIe siècle ; le matériau nous ferait pencher pour les premières décennies du IIIe siècle
Édition corpus: IRB, 1 , p. 202, 81; CIL, XIII , 641; ILA, Bordeaux , 77, photo;
Texte
01 D❦M 02 CALENVS 03 PICTOR |
01 D(is) M(anibus), 02 Calenus, 03 pictor . |
Traduction:
Aux Dieux Mânes, Calenus, peintre.
Commentaires:
Dans la petite tabula ansata préparée pour recevoir l’épitaphe, seuls la consécration aux Dieux Mânes et le nom du défunt ont été inscrits. Suivant un usage très fréquent à Bordeaux, de l’identité du destinataire du monument on ne connaît que le nom d’usage, Calenus. Il s’agit d’un cognomen géographique latin assez ancien (., 8.13 ; Kajanto 1965; , p. 191), dérivé du nom de Cales, petite ville du nord de la Campanie ; Q. Fufius Calenus a accompagné César en Gaule en 51 a.C. (Caesar, Bellum Gallicum; , 8.39.4) et il en a été un des premiers gouverneurs (il est mort en 40 ; Broughton 1952; , p. 244). Mis à part les attestations italiennes et un exemple hispanique, ce nom n’est attesté que dans la Gaule Chevelue (Lõrincz 1999; , p. 22 ; Delamarre 2007; , p. 53) ; Holder 1896-1907; , 1, p. 695 suggérait qu’il pourrait s’agir aussi d’un nom gaulois. Sa similitude avec les noms gaulois comprenant l’élément *cal (Delamarre 2001; , p. 115) pourrait expliquer une possible assimilation onomastique. Le Calenus de Bordeaux pourrait être un Italien, doté comme nom d’usage d’un anthroponyme tiré de son lieu d’origine (c’était "l’homme de Calès"), car les peintres de fresques venaient souvent d’Italie. L’architecture et le décor très particuliers de son monument funéraire le distinguent du commun des Bordelais. Le métier n’a pas pu prendre place dans le cartouche. Le mot peut être autant une information professionnelle qu’une dénomination. De son vivant, on devait l’appeler "Calenus le peintre". Sur le rôle exact des pictores, Eristov 1987; , p. 109-124 ; Guiral Pelegrín & Mostalac Carrillo 1994; , p. 135158.
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©2002 Navarro-Caballero Milagros, Maurin Louis (Édition); Prévôt Nathalie (Encodage TEI); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)